La littérature et Rupi Kaur...

Lait et Miel de Rupi Kaur…Un véritable délisse

« mon cœur m’a réveillée la nuit dernière

il pleurait

comment puis-je t’aider lui demandai-je

mon cœur m’a répondu

écris ce livre »

C’est d’une manière très forte que la jeune poétesse, artiste et performeuse, Rupi Kaur âgée de 31 ans, décide de débuter sa toute première œuvre « Lait et Miel ».  Cette manière de débuter son œuvre est en effet très représentatif de la jeune femme et de son œuvre qui comporte quatre phases : Souffrir, Aimer, Rompre et guérir.

Pour sa toute première œuvre Rupi Kaur n’hésite pas à écrire de courts poèmes en prose abordant des sujets plus ou moins douloureux tel que : La survie, l’expérience, la violence, l’amour, la perte, la féminité, les abus sexuels et surtout la résilience. Elle nous fait part de ses pensées les plus intimes et les plus bouleversantes.

Ayant trouvée son inspiration à travers de nombreuses femmes telles que Emily Dickinson, Virginia Woolf ou encore Maya Angelou. Rupi arrive a gardé un style très riche bien à elle. Ces poèmes sont pour la plupart accompagnée d’une illustration qui renforce les mots qu’elle utilise. De plus elle n’hésite pas à jouer avec le blanc qui l’entoure ce qui donne un effet de vide plus intense. Rupi Kaur a un style d’écriture bien à elle. Elle ne met jamais de ponctuation ou de majuscule dans ses poèmes. Seul le point est au rendez-vous. Mais ce n’est pas par hasard si elle décide d’enlever toute cette ponctuation. Elle s’inspire des textes sacrés de ses propres origines Sikh.

Rupi Kaur n’hésite pas non plus a dédié ses poèmes. En effet dans les 4 phases du recueil, nous pouvons trouver à la fin des mots (certains, pas tous) un tiret accompagné d’un nom commun comme :  - Père

Cette façon de mettre des tirets vous permettra de vous immerger pleinement dans la réflexion et les émotions de l’autrice.

Tout au long de son œuvre la poétesse évoque l’amour et la douleur qu’une femme peut ressentir suite à l’amour masculin : le père, le petit ami… Elle apprend aux femmes à travers cet œuvre, qui touche en effet plus particulière les femmes, comment avoir un rapport à son corps qui est sien, comment ne plus laisser un homme s’emparer du corps de la femme, comment apprendre que s’aimer avant toute choses est quelques chose de primordiale.

Toute son œuvre est réfléchie à commencer par la couverture qui est noir et qui symbolise la tristesse, la souffrance évoquer dans l’œuvre. Cependant le noir peut dans certaines cultures signifier l’espoir et la renaissance ce qui renvoie à son thème de la guérison. De plus toutes les pages qui ne sont pas des poèmes sont en noir. Elle joue vraiment entre le contraste noir et blanc. Et ce jusqu’à dans les illustrations. Les abeilles qui accompagnent la couverture réapparaissent de nombreuses fois dans les illustrations de l’œuvre.

C’est une œuvre bouleversante que Rupi va mettre en performance peu de temps après sa sortie. Elle mélange les tons et les registres avec une élégance. Le fait que tous ses poèmes soient écrits avec le pronom « je » et qu’elle raisonne vraiment comme si elle était dans ses pensées nous donne vraiment la sensation d’être très proche de la jeune poétesse comme si elle recitait ses poèmes en vous regardant dans les yeux.

C’est donc une œuvre profondément émotionnelle renforcer par une écriture simple avec quelques métaphores qui reste toute de même assez rare. C’est une artiste qui utilise parfois même un langage cru :

« tu me rentres dedans avec deux doigts et c’est un choc […] »

Cependant malgré ce langage un peu cru que l’on peut retrouver, elle garde toujours une certaine élégance dans son œuvre. Rupi Kaur évoque tout traumatisme possible et la capacité de résilience. Elle dit écrire cette œuvre pour toutes les femmes qui tomberons et qui oublie qu’elles ont la capacité de se relever.

« si tu es née avec la faiblesse de tomber tu es née avec la force de te relever »

C’est une poétesse très active et qui a revendiqué son œuvre que ce soit sur les réseaux sociaux ou encore dans la presse. Rupi Kaur a su mettre des mots là où nous ne sommes pas capable d’en mettre et elle a touchée toute une nouvelle génération de femme.